Séminaire : "Decentering Arms in Middle East Security", organisé par Emma Soubrier (docteure en science politique, chercheuse associée du LADIE) et la Word Peace Foundation - Tufts University, Boston

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Publié le 11 juin 2024 Mis à jour le 14 juin 2024
Date(s)

du 26 septembre 2024 au 27 septembre 2024

Lieu(x)

Campus Trotabas

 
  • Seminar Year 2 – DECENTERING ARMS IN MIDDLE EAST SECURITY (DAMES)

Organisé par Dr. Emma SOUBRIER, Chercheure associée, LADIE, IdPD, Université Côte d’Azur
Directrice, Pathways to Renewed and Inclusive Security in the Middle East (PRISME) Initiative
Associate Researcher, World Peace Foundation, Fletcher School, Tufts University
Non-Resident Fellow, the Arab Gulf States Institute in Washington (AGSIW)
Expert, the Forum on Arms Trade
 
  • Ce séminaire représentera le point d’orgue et l’aboutissement d’un projet de recherche de deux ans visant à redynamiser le débat scientifique sur le commerce mondial des armes et à plus spécifiquement repenser la sécurité au Moyen-Orient au-delà des armes.
Le projet, commencé à l’été 2022, est la deuxième phase d’un programme de recherche financé par la Carnegie Corporation of New York intitulé « Industries de défense, politique étrangère et conflit armé » (2019 - 2022) et mené avec la World Peace Foundation au sein de Tufts University.
Le premier volet de cette recherche a démontré que ni les contrôles nationaux ni les règles mises en place à échelle internationale pour réguler le commerce des armes ne sont suffisamment robustes pour infléchir les schémas traditionnels de ventes d’armement, même dans des contextes de conflit et de violations massives des droits de l’homme. L’une de ses conclusions était qu’une piste d’amélioration politique et d’exploration scientifique serait de trouver des manières de donner aux armes une place moins prépondérante dans les partenariats stratégiques si centraux dans la politique étrangère d’Etats exportateurs comme la France.
Cette nouvelle phase a dès lors consisté depuis 2022 à créer et entretenir une communauté de recherche vouée à cet objectif, centrée sur le Moyen-Orient. Cette région est en effet le théâtre de bon nombre des conflits qui ont éclaté au cours de la dernière décennie. Il s’est notamment agi, à travers l’initiative PRISME (Pathways to Renewed and Inclusive Security in the Middle East) et le projet SALAM (Sustaining Alternative Links beyond Arms and the Military), de mener des réflexions sur les limites et dangers de l’utilisation des armes comme élément clé de la politique et géopolitique avec et au Moyen-Orient, mais également de revaloriser les enjeux de sécurité humaine comme cœur de coopérations régionales porteuses d’une stabilité durable, et de démêler les interactions existantes et possibles entre ces différents aspects de la sécurité au Moyen-Orient. Comme présenté sur le site internet de PRISME, ces réflexions ont été menées à travers plusieurs ateliers en ligne. Le séminaire en personne de septembre 2024 a vocation à consolider les résultats des précédentes rencontres et à proposer des pistes concrètes de dépassement des logiques qui sous-tendent aujourd’hui encore majoritairement les partenariats bilatéraux et multilatéraux entre les pays d’Amérique du Nord, d’Europe et du Moyen-Orient.
Notre travail s’appuie sur, complète et relie ainsi deux courants de recherche existants. Les recherches portant sur la sécurité humaine au sens large (Kaldor 2007) et celles prônant une approche critique de la sécurité au Moyen-Orient (Bilgin 2004) ont mis en évidence les risques et les limites d’une trop grande insistance sur les aspects militaires de la sécurité, qui pèsent à la fois sur les populations et sur la stabilité régionale. Notre travail contribue à ce corpus critique de littérature. Son originalité réside dans l’espace de débat qu’il ouvre entre chercheurs et praticiens de différentes disciplines pour discuter de ces thématiques, et ainsi formuler des approches innovantes pour relever les défis de sécurité future au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, un nombre croissant de recherches traitent par ailleurs directement de l’opportunité que les gouvernements ont à changer de paradigme, d’adopter des programmes de sécurité plus inclusifs et de repenser leurs relations au Moyen-Orient et avec le Moyen-Orient (Pillar, Bacevich, Sheline et Parsi 2020, Hazbun 2020, Katulis et Juul 2021). En dialogue et en collaboration avec certains de ces penseurs, le projet inclue et contribue aussi à amplifier des voix nouvelles et diversifiées dans ces débats, en faisant place aux jeunes chercheurs et en mettant en lumière la centralité des perceptions régionales en plus des perceptions occidentales. En ce sens, notre travail est également lié à et ancré dans la littérature émergente des « relations internationales globales » (Acharya et Buzan 2019, Valbjørn 2019, Yong-Soo 2019).
 
26 et 27 septembre 2024  
Nice, Campus Trotabas, Salle du Conseil